Comment la mort est-elle perçue dans le bouddhisme ?

Le bouddhisme est une religion étrange et intrigante à la fois. Certains enseignements sont très captivants et ont une certaine logique. D’autres sont très superflues parce qu’ils traitent des choses spirituelles. D’autres encore comme la perception de la mort semblent tout droit sortis d’un film de science-fiction. Voici des explications poussées.

L’esprit et la réincarnation

L’esprit ne meurt jamais dans le bouddhisme, tout comme dans presque toutes les religions du monde. On peut résumer ainsi : si un homme a eu une belle âme de son vivant, son esprit a droit au bonheur. C’est la continuité normale de la vie après la mort. Il ne va pas forcément avoir une nouvelle enveloppe charnelle. Mais il peut trouver le repos s’il a été fidèle aux enseignements de Bouddha.

Il a aussi une bonne réincarnation s’il est pieux, généreux et plein d’amour. Sinon, il va revivre et reprendre son cycle karmique. Ainsi, s’il était égoïste, vil, arrogant et sans aucune vertu, son esprit souffrira après la mort. La mort ne se limite pas à cette réincarnation de l’esprit. Elle est un butoir pour certains et un pont pour d’autres.

L’idée philosophique de la mort dans le bouddhisme

Dans la conception bouddhiste de la mort, on parle d’une vie opposée à la vie terrestre. Cette idée philosophique est la plus évidente et la plus logique, semble-t-il. C’est la condition humaine ou le caractère de l’homme qui définit l’avenir de son esprit. La mort est douloureuse non pas parce qu’elle va séparer des êtres chers, mais parce qu’elle détermine la vie d’après.

On revient encore à cette idée de réincarnation. La mort est centrale dans cette religion parce qu’elle devient, en quelque sorte, un juge. Il faut être bien envers soi et envers les autres pour se libérer d’un au-delà de la souffrance. Le verdict de la mort est irrévocable. D’où les différents préceptes et enseignements concernant la générosité, le zèle, la paix, l’amour, etc.

Le monde d’après : ce que dit le bouddhisme

Les bouddhistes croient en l’existence d’un Nouveau Monde après la mort. L’esprit survit et passe dans une autre dimension, mais le corps redevient poussière. La conscience, la pratique du bien et la vertu demeurent aussi. Par contre, les mauvaises actions vaudront une deuxième vie de souffrance. Mais si dans le christianisme, il va soit aux cieux soit en enfer, ce n’est pas vraiment le cas dans le bouddhisme.

Le monde d’après la mort est plus complexe encore dans le bouddhisme. Il y a la réincarnation et un monde de bonheur. On peut les assimiler à l’enfer et aux cieux, mais ça ne passe pas vraiment comme dans la bible. La base reste la même que dans le christianisme en dehors du concept de réincarnation. Mais c’est ce qui motive tout l’enseignement de Bouddha et du Dallai Lama.

Les différentes significations de la mort pour le bouddhisme en bref

La mort signifie beaucoup de choses à fois :

• fin de la vie sur terre ;
• continuité de la vie pour les personnes pieuses ;
• limite encore les choses matérielles ;
• jugement des actes passés sur terre ;
• un moyen pour équilibrer le karma…

On note qu’il existe deux vies distinctives, et la seconde est éternelle. C’est comme si la première (celle terrestre) devait définir celle à venir (la vie éternelle). Évidemment, cette nouvelle vie commence à l’enterrement. Ce qui explique pourquoi cet évènement a autant d’importance.

L’enterrement pour les bouddhistes

L’enterrement explique déjà quelques conceptions de la mort dans le bouddhisme. La mort est le passage de la vie terrestre à la vie astrale d’abord. Elle désigne un arrêt et un nouveau fonctionnement de vie. Le lien entre l’âme et le corps est rompu à cet instant. Ainsi, l’enterrement est perçu comme une rupture entre un état de conscience et un autre.

Les rites, les coutumes et les cérémonies qui l’entourent tournent autour de ce concept. La séparation douloureuse est due à l’incertitude quant au devenir de l’esprit, et non de la peur du caveau familial. Si les moines sont en retrait de la société, c’est justement pour se défaire de tout matérialisme. En étant détachés au monde, ils s’assurent une vie plus vertueuse. Leurs esprits peuvent donc jouir du bonheur et se réincarner paisiblement.